Les travaux de réaménagement du parc du Fogeo
Etat des lieux fin en juillet 2017 - décompte des arbres du parc


Les grands travaux de réaménagement du parc du Fogeo démarrés début 2010 se terminent. C'est le moment de faire le point sur l'impact écologique de ce projet qui a transformé un espace naturel un peu sauvage en un vaste jardin public.
Les Amis du Parc du Fogeo ont procédé en juillet 2017 à un nouveau comptage des arbres du parc.

Les essences recensées sont
- les pins
- les aulnes
- les chênes verts
- les chênes des marais
- les robiniers
- les saules
- les érables
- les merisiers
- les chênes-liège
- les pommiers
- les albizias

Les arbres pris en compte (un peu plus de 1000) sont ceux dont le tronc dépasse 3 cm de diamètre (ceci afin d'intégrer les jeunes arbres récemment plantés). Les arbres reliés de manière visible à une même souche sont comptés pour un seul arbre (l'ONF comptabilise un arbre par tige, ce qui explique d'importants écarts de comptage pour les arbres qui poussent en bouquet, notamment saules et chênes verts...). Les arbres présents sur la dune (notamment derrière les tennis) ne sont pas comptabilisés.

Le parc abrite bien d'autres espèces d'arbres de petite taille ou d'arbustes qui n'ont pas été comptés (arbousiers, noisetiers, tamaris, eleagnus, olearia, prunelliers, sureaux, sorbiers, cornouillers, genets, ajoncs, houx, poiriers, lauriers, ormes,...).

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Les noms d'arbres suivis d'une marque de soulignement (_) correspondent aux arbres plantés depuis 2011


Depuis le début des travaux (point fait par les Amis du Parc du Fogeo en avril 2011, puis par l'ONF en octobre 2011),

- le nombre de robiniers est passé de 330 (et même 424 selon l'ONF) à 229 en 2012 (après la première tranche de travaux) puis à 18 en 2017.

- le nombre de pins est passé de 90 (101 pour l'ONF) à 81 en 2012 puis à 77. L'essentiel des abattages concerne le bois de pins de Monterey au nord du parc (reprofilage des noues dans la phase 1 du réaménagement) et le bois de pins radiata près des tennis à l'est du parc. Quelques pins ont en outre été abattus par les tempêtes.

- Le nombre de peupliers blancs est passé de 45 (56 pour l'ONF) à 42. Les abattages (arbres jugés malades ou dangereux) ont en partie été compensés par la croissance de petits peupliers issus de semis naturel les années précédentes.

- Le nombre de chênes des marais est resté à peu près stable (une trentaine).

- Le nombre d'aulnes est passé de 220 (154 pour l'ONF) à 240 en 2017, cette progression (malgré des abattages lors des modifications des noues et mares et du "nettoyage" du talus longeant la plaine des loisirs) s'expliquant par la plantation de 52 aulnes (sans compter les très petits aulnes bouturés) et par la croissance rapide d'un grand nombre de petits aulnes reproduits spontanément par semis.
Bien adapté à l'environnement du Fogeo, facile à reproduire, l'aulne est l'espece privilégiée par la mairie d'Arzon.

- Le nombre de chênes verts a fortement augmenté (doublé en nombre, à plus de 350) du fait de la prolifération de petits chênes en sous-bois du bois de pins situé à l'est du parc.
La population de chênes verts du Fogeo est donc dynamique et en bonne santé, susceptible de se régénérer et développer rapidement par semis.
Quelques arbres ont été abattus lors du reprofilage des noues (notamment la noue sud-est) et 9 ont été replantés lors du réaménagement de la zone sud du parc.

- Le nombre de saules est plus difficile à évaluer.
Sur le seul périmètre étudié par l'ONF en 2011, on compte en 2017, 68 saules marsault, contre 169 en 2011 (et 273 pour l'ONF qui comptabilise les tiges). Tous les saules présents sur les berges des noues ont été éradiqués lors du reprofilage des noues.
Un grand nombre d'autres saules sont disséminés partout dans le parc. On compte en tout 187 saules dans le parc, auxquels il faut ajouter un grand nombre d'autres saules plantés au moment de la création de la mare (oseraie avec environ 125 petits arbres, saules roux, saules à oreillette, saules cendrés et osiers pourpres et bruns).
Plusieurs très petits saules ont également été replantés lors du réaménagement de la zone sud.

- Le parc contient encore une vingtaine de petits ormes au nord-est, ainsi qu'un plus grand nombre à l'extrême nord du parc (au nord du parking) dans ce qui reste d'un petit bois de Lenn Vihan qui a fait l'objet d'une coupe rase au moment de l'agrandissement du parking. Les ormes y sont repartis de la souche avec une belle vigueur.

- Quelques autres arbres ont été plantés lors de la première phase des travaux (hiver 2012-2013), notamment des merisiers (6), des chênes pédonculés (8), des chênes-liège (2), et des érables champêtres (10 plantés, restent 6).
Ces derniers ont eu du mal à s'adapter au Fogeo (un seul des 5 érables plantés à l'est du parc a survécu).

- Enfin, 16 albizias ont été plantés sur le parking du Fogeo au moment de son agrandissement (hiver 2010-2011).


Pour résumer :

- Un très grand nombre d'ormes et de prunelliers ont été abattus lors de l'agrandissement du parking du Fogeo durant l'hiver 2010-2011
- Environ 160 arbres (surtout robiniers, saules, pins, aulnes) ont été abattus lors de la phase 1 des travaux de réamanégement du parc (hiver 2011-2012)
- Une cinquantaine de robiniers ont été abattus fin 2014
- Environ 200 arbres ont été abattus lors de la phase 2 des travaux de réamanégement à l'automne 2016 (surtout robiniers et saules mais aussi quelques pins, aulnes et chênes verts).

Au total, ce sont donc quelque 400 arbres qui ont été abattus lors des travaux de réaménagement du parc (sans compter le bois d'ormes au nord). Soit près du tiers des arbres que contenait le parc en 2011 (hors ormes).

- 16 albizias ont été plantés sur le parking du Fogeo au moment de son agrandissement (hiver 2010-2011)
- 32 arbres ont été replantés en novembre 2012 (chênes verts, chênes pédonculés, chênes-liège, merisiers, érables, aulnes) dans le nord du parc pour la phase 1
- 3 arbres ont été plantés de manière symbolique par les écoliers d'Arzon fin 2012 (un merisier, un chêne-liège et une aubépine)
- Un chêne a été planté en janvier 2013
- Puis une quarantaine d'arbres dans la zone sud début 2017 (aulnes et quelques chênes verts) pour la phase 2.

Soit 92 arbres (de plus de 3 cm de diamètre de tronc, dont une douzaine n'ont pas repris).

La plantation d'une petite centaine d'arbres est donc loin de remplacer les 400 arbres abattus en 6 ans de travaux. D'autant que la plupart des arbres abattus étaient bien plus grands que les jeunes arbres plantés.

Par chance, les populations d'aulnes et de chênes-verts du parc sont particulièrement vigoureuses et se sont rapidement développées par croissance de jeunes arbres issus de semis naturel, compensant numériquement en partie l'impact des abattages (mais toujours avec des jeunes arbres et pas toujours aux endroits qui en auraient besoin).

Enfin, un très grand nombre de très jeunes arbres (environ 50 cm de hauteur) ont été plantés : 125 saules dans l'oseraie et quelques poiriers fin 2012, 4 chênes verts au nord-est du parking début 2013, 40 jeunes aulnes dans le nord du parc début 2015, puis quelques dizaines de jeunes aulnes et saules début 2017.
Sans compter tous les arbustes plantés dans le nord du parc (noisetiers, arbousiers, sureaux, sorbiers, houx, cornouillers, aubépines...) qui n'atteindront jamais une très grande hauteur mais contribuent à la biodiversité.

Dans quelques années, le parc devrait avoir retrouvé un nombre d'arbres équivalent à celui d'avant les travaux.
Par contre, la population aura été considérablement rajeunie (ce qui est un atout pour l'avenir, mais réduit aujourd'hui la surface couverte) et concentrée sur deux espèces qui deviennent très majoritaires, le chêne vert et l'aulne.

Si ces deux espèces sont bien adaptées au Fogeo (terrain humide pour l'aulne et douceur du climat pour le chêne vert) où elles se multiplient rapidement par semis naturel, leur prépondérance nuit à la biodiversité et fait planer une réelle menace pour l'avenir.
Une maladie de l'une ou de l'autre pourrait avoir des effets désastreux sur le parc.
Les aulnes français sont notamment de plus en plus victimes de Phytophthora alni, un champignon venu récemment d'Angleterre qui tue les jeunes arbres en quelques années (déjà présent aux portes de Morbihan : en Vendée, Maine et Loire et Mayenne).