L'eau dans le Parc du Fogeo en Arzon


Bordé par l'Océan, extrait des marécages au début des années 70, le parc du Fogeo reste très dépendant d'une hydrologie complexe.
S'il faut sortir du Parc côté Est, au delà des Remparts de Kerjouanno, pour trouver des zones marécageuses à proprement parler, quelques parties du parc se trouvent à une altitude très proche du niveau de la mer et sont souvent imbibées d'eau en hiver.
D'autres peuvent être menacées par les grandes tempêtes : Cliquez ici pour voir les risques de submersion en cas de très grande marée.(voir aussi les marées au Fogeo, cliquez).
C'est l'objet du PPRL (plan de prévention des risques littoraux de la Presqu'île de Rhuys et Damgan) élaboré en 2014, que de préciser la réglementation applicable en fonction des risques de submersion (cliquez).

L'eau de pluie se rassemble dans quelques noues qui débouchent dans une mare proche du terrain de mini-golf.
De là, elles sont pompées vers la mer pour éviter le débordement, notamment à marée haute quand l'eau salée remonte sous les dunes (cliquez).
L'eau ainsi recueillie est rejetée à quelques dizaines de mètres de la plage via un émissaire (signalé par une croix jaune) qui débouche en face du centre de secours.

La mare héberge (hébergeait ?) des grenouilles et quelques ragondins. Elle est souvent visitée par les canards et aigrettes.
baccharis et roseaux au bord de la mare du parc du Fogeo en Arzon canards sur la mare du parc du Fogeo en Arzon la mare du parc du Fogeo en Arzon


L'humidité des noues permet le développement de saules, des aulnes, de roseaux, de massettes, de joncs, mais aussi de baccharis dans les zones les moins sombres...
les noues débouchent dans la mare du parc du Fogeo en Arzon baccharis aux abords de la thalasso noue dans le parc du Fogeo en Arzon


Le projet de réaménagement du parc du Fogeo prévoit d'importantes modifications dans les mouvements de l'eau du parc.
Il est prévu de pomper de l'eau dans le nord du Parc (plusieurs pompes animées par l'énergie solaire ou éolienne), pour alimenter en continu une circulation d'eau dans les noues du parc.
Cette eau douce sera ensuite amenée à percoler à travers la dune pour rejoindre l'océan.
Une zone de marécage est en outre prévue au sud-est du centre de thalassothérapie.

Cette nouvelle gestion de l'eau va amener de profonds bouleversements dans l'équilibre naturel et hydrologique du parc, et soulève quelques questions :
- les premières analyses de l'eau souterraine montrent un haut degré de pollution par des agents toxiques qu'il ne faudrait pas faire circuler dans le parc
- le pompage d'eau souterraine pour l'amener en surface ne risque-t-il pas d'aggraver les inondations dont souffrent déjà certaines zones au nord du parc. En outre, ne risque-t-on pas de voir la frontière souterraine entre eau douce et eau salée se déplacer vers le nord par effet d'aspiration (avec quelles conséquences sur la végétation du parc ?).
Cliquez pour voir les recommandations de l'administration sur les forages en Bretagne
- le maintien en eau des noues toute l'année ne risque-t-il pas d'être fatal aux espèces végétales et animales actuellement présentes dans et au bord des noues ?
- la percolation d'eau douce à travers le sable des dunes ne risque-t-elle pas de compromettre le fragile équilibre dunaire et de mettre en danger les nombreuses espèces protégées qui y vivent ?
Autant de questions auxquelles il faudra répondre avant d'engager de grands travaux.