Réunion d'information sur le projet de réaménagement du Parc du Fogeo le 15 avril 2011 à la Mairie d'Arzon

Laurent Labeyrie (Adjoint délégué à l'environnement, au développement durable, aux modes de transport et aux nouvelles technologies de communication) et Stéphane Carrey (chef du service développement durable à la mairie) font le point sur le déroulement du projet et répondent à nos questions.

Notre compte-rendu :

Avertissement : ce compte-rendu est une synthèse des notes que nous avons prises pendant la réunion du 15 avril 2011. Il ne prétend pas être exhaustif (la réunion a duré 2 heures). Nous nous sommes attachés à retranscrire aussi fidèlement que possible la teneur des discussions, mais nous ne pouvons exclure quelques erreurs, incompréhensions ou mauvaises interprétations. Merci, le cas échéant, de nous les signaler.
Nos commentaires - a posteriori - sont inscrits en vert dans le texte.



Participants :
Mairie : Laurent Labeyrie, Stéphane Carrey, Michel Coquerelle
Riverains du parc : représentants de
- Kerjouanno 2
- Kerjouanno 1
- Greun et Sailhent
- Miramar
- Pierre & Vacances
- Port la Lande
- Amis du Parc du Fogeo
- …

M. Labeyrie reprend rapidement les principales raisons motivant le projet de réaménagement du parc du Fogeo :
- vieillissement des installations
- amélioration de l’image et de la lisibilité du site
- gestion des eaux de pluie
- risque de submersion (cliquez ici pour mesurer les risques de submersion)
- dégradation du cordon dunaire
- attractivité du Fogeo au delà de l’intérêt balnéaire
- accessibilité pour les handicapés
- biodiversité
- gestion et entretien du site, et de son patrimoine végétal (notamment flore dunaire) et autre
- suppression des arbres dangereux (robiniers à épines, peupliers argentés malades risquant de tomber)

Projet en deux phases, coût total 1,2 à 1,7 millions d’euros :
- phase 1 = zone nord du parc 400 à 500 000 euros (la Région doit contribuer au financement, peut-être à hauteur de 300 000 euros), démarrerait en novembre 2011.
- phase 2 = zone sud du parc (décision pas encore prise), études en 2011, travaux 2012-2014.
Le projet doit être présenté prochainement aux associations de défense de l’environnement.
M. Labeyrie aurait obtenu l’approbation (probablement orale) de l’expert de Natura 2000 de la Préfecture et des personnes en charge des Zones Naturelles Sensibles du Conseil Général.

Notre commentaire : En synthèse,
- Le projet prévoit de transformer l'espace naturel un peu désordonné et sauvage (nombreux prunelliers et ajoncs) surplombé par de grands arbres (notamment pins et peupliers blancs) qu'est actuellement le parc en un vaste jardin public surmonté de petits arbres fleuris ou fruitiers, organisé autour d'une circulation d'eau.
- Le projet présenté lors de cette réunion d'information ne diffère pas fondamentalement du premier projet présenté l'an dernier. On note le projet de doublement de la dune sud ouest pour éviter les inondations en cas de tempête, le remplacement des éoliennes par des panneaux solaires et la création de bassins aux extrémités (amont) des noues est et ouest.



Phase 1 :

Les travaux sur la gestion des eaux pluviales seront confiés à EADM.
Le maître d’œuvre sélectionné est le moins disant, GéoBretagneSud, assisté du cabinet Chauveau.
Les eaux « de pluie » qui descendent des Terrasses et s’écoulent via les noues vers l’étang sont très polluées. Elles contiennent notamment du glyphosate (herbicide), des bactéries (pollution par des eaux usées, crottes de chiens), des phosphates et des nitrates.
En outre, la stagnation des eaux dans le parc peut attirer les moustiques et bientôt (avec le réchauffement climatique), selon M. Labeyrie, le redoutable moustique-tigre porteur de nombreuses maladies.
La solution proposée par L. Labeyrie consiste à utiliser des plantes épuratrices (bioremédiation) et à maintenir les noues en eau avec une circulation d’eau.
(Notre commentaire : Ne serait-il pas plus avisé de régler le problème en amont en poursuivant l'effort déjà engagé sur la qualité des réseaux d'évacuation des eaux ?)

Pour ce faire, il faut :

- créer une circulation d’eau dans les noues :
# Un puits et une pompe proches de chaque extrémité des Terrasses (à l’Ouest dans le « petit bois » de Lenn Vihan, à l’Est à l’extrémité de la noue). Les pompes seront alimentées par des panneaux solaires, ce qui nécessitera un bâti de quelques mètres carrés. L’eau (douce) sera puisée à une dizaine de mètres de profondeur dans la nappe phréatique.

# une réserve d’eau (mare) près de chaque pompe (côté ouest, probablement à l’extrémité ouest du petit bois de pins),
# suppression de toutes les buses et remplacement par des passerelles piétons ou gués,
# accentuation de la pente en creusant les noues les plus en aval
# déversement dans l’étang par une petite chute d’eau.

L’idée de M. Labeyrie est d’éviter (sauf en cas d’orage) l’utilisation de la pompe (avec horloge à marée) qui évacue actuellement l’eau de l’étang vers la mer à marée haute (ce qui a pour effet d’augmenter les entrées d’eau de mer sous la dune).
Un représentant de Kerjouanno 1 fait remarquer que quand la pompe est en panne, le niveau de l’étang et des noues se stabilise au niveau maximum.

- élargir les noues pour augmenter l’oxygénation et permettre la plantation de plantes biorémédiatrices. Les noues seront beaucoup plus larges qu’aujourd’hui mais moins profondes, avec des berges en pente douce.
Laurent Labeyrie nous rassure sur le risque de polifération de baccharis induit par ces aménagements (le baccharis affectionne particulièrement les zones humides en plein soleil) en expliquant que les plantations envisagées ne laisseront pas la place aux baccharis.
L’endroit où se rejoignent les noues est et ouest sera transformé en un petit étang.
L’actuel étang sera agrandi.
L’actuelle noue au sud-est de l’étang sera élargie et transformée en zone de débordement pour les très grandes marées dans la phase 2. Le mini-golf pourra y être installé.

- supprimer les pins et les saules qui surplombent les noues et limitent l’éclairement nécessaire aux plantes bioremédiatrices. Cela signifie supprimer tous les saules et 3/4 des pins de la partie nord du parc (on ne gardera que les plus beaux pins).
Les peupliers argentés, jugés malades et dangereux, et les acacias, également jugés dangereux, seront également abattus.
Notre commentaire : La mauvaise santé et le caractère dangereux des peupliers blancs du parc ne saute toutefois pas aux yeux : cliquez pour voir les photos
D’après M. Labeyrie, l’Espace Boisé Classé n’existe plus depuis l’invalidation du PLU, et ne fait donc pas obstacle aux travaux.
Une « haie bocagère » (2-3 mètres de haut, arbres à fleurs, arbres fruitiers) ressemblant à ce qui a été installé entre le parking et les Terrasses, séparera les Terrasses des noues.
Des arbres de faible hauteur (4-5 mètres, notamment des chênes verts, peut-être des chênes liège) seront plantés au sud des noues, par bouquets séparés par des clairières à thèmes, des zones fleuries...
Dans la nouvelle configuration (après abattage des saules, des acacias et des peupliers et de 3/4 des pins, puis replantation), la surface boisée sera un peu supérieure à ce qu’elle est actuellement.
Notre commentaire :
Dans sa configuration actuelle (avril 2011), le parc abrite un millier d'arbres dignes de ce nom (cliquez pour voir l'inventaire des arbres du parc), dont 90 grands pins, 45 peupliers blancs, plus de 200 aulnes, plus de 200 saules, plus de 300 acacias, des chênes des marais, des sureaux...
C'est donc 70 grands pins trentenaires, 45 grands peupliers blancs, et plusieurs centaines de saules et d'acacias qui seront abattus à l'automne.


- Ces modifications du cheminement de l’eau dans le parc vont entrainer des modifications dans les chemins de circulation des piétons et véhicules. Les Terrasses vont se trouver séparées du reste du Parc par les noues ouest-est. La traversée se fera par passerelles légères et étroites (non accessibles aux véhicules lourds) ou par gué (3 points de traversée).
Les camions de pompiers et poids lourds accéderont aux Terrasses par l’extrémité Est des Terrasses de Kerjouanno 2, ou à titre exceptionnel, par l’actuel accès au nord-est du parking.

- Un gardien assermenté serait présent en permanence sur le site. Il logerait dans un appartement intégré au club-house.

Déménagement du poney-club
Le poney-club va être déplacé. La principale raison invoquée pour motiver cette opération est sa trop grande proximité de l’entrée principale du parc (par le parking) : Les visiteurs arrivant par le parking doivent découvrir la vue sur le parc.
Une autre raison est la nécessité de remise aux normes des installations (et notamment de l’appartement intégré au bâtiment du poney-club).
Le poney-club serait installé quelque part au nord de la « carrière », plus intégré dans la zone boisée.
L’architecture n’est pas encore définie. Une première proposition (avec toiture végétalisée) a été examinée (cliquez pour voir le projet de ARA).
Coût des travaux liés au poney-club : 60-70 000 euros.
A la place de l’actuel poney-club serait prévue une zone de pique-nique (tables, bancs, arbres).

Les travaux commenceraient après les Mille Sabords (de novembre à Janvier pour les gros travaux, abattage des arbres et terrassement, printemps et automne 2012 pour les plantations et aménagements)


Phase 2 :

La phase 2 est encore en cours de réflexion, pas encore arrêtée, pas encore financée.
Elle concerne l’aménagement de la zone sud, avec notamment des projets de
- création d’un talus-merlon pour doubler la dune dans la zone proche de Port la Lande (cette partie de la dune est artificielle et s’élève à 6 mètres au dessus du niveau de la mer, contre 8 mètres pour la dune originale plus à l’est). Cette construction aura pour effet de supprimer le chemin d’accès à la plage le plus proche du petit mont.
- Aménagement-agrandissement de l’étang
- déplacement du minigolf dans la zone qui est actuellement la noue sud est, avec création d’un « parcours ludique très végétalisé »,
- déplacement du beach-volley pour l’installer à la place actuelle du mini-golf,
- création d’un parking à dériveurs à l’actuel emplacement du beach-volley (pour éviter de garer des bateaux sur la dune),
- réfection-modernisation du club-house, avec création d’un bar à galettes bretonnes pouvant accueillir 20 à 30 personnes et avec un logement pour le gardien du parc et pour deux saisonniers,
- Création d’un « parcours tactorio-sensoriel » ouvert aux handicapés entre le club-house et l’étang,
- Création d’un théâtre de verdure à l’ouest du beach-volley (l’actuel mini-golf). Un U en terre (ouverture vers le sud) de 20 m de diamètre et 4,5 à 5 m de hauteur. Une étude acoustique a été réalisée spécialement.
- Création d’une zone marécageuse (inondée pendant les grandes marées) entre le théâtre de verdure et la thalasso,
- Suppression de 2 terrains de tennis situés près du club-house pour les remplacer par une extension du club Mickey (déplacement de la piscine), et d’autres activités à définir (terrain de boules, un second beach-volley, badminton…),
- Dans la partie sud-est, une zone sera laissée dans un état plus naturel (lande), en continuité avec les terrains gérés par le Conseil Général,
- L. Labeyrie envisage également de réserver quelques parcelles de terrain à des associations pour des activités à visée pédagogique (comme la culture de légumes anciens…).

Divers :

L. Labeyrie a dit quelques mots sur le parking :
Les travaux d’agrandissement du parking ont pu être faits rapidement parce qu’ils avaient été décidés par la précédente municipalité, avec comme objectif de permettre un accès commode aux cars, et d’améliorer l’éclairage (économies d’énergie).
La végétalisation du parking et des abords n’a pas pu être réalisée plus rapidement parce qu’elle n’avait pas été prévue en même temps que le parking et parce que les travaux du parking ont duré plus longtemps que prévu.
Les restes du petit bois de Lenn Vihan n’ont pas pu être replantés parce qu’ils sont supposés intégrer le puits, la pompe et les panneaux solaires, dont la configuration reste à définir.
La zone entourée de grillage orange fluo qui contient les plantes invasives (phallopia) sera maintenue comme zone expérimentale pour l’éradication de ces plantes. A notre demande, le grillage plastique sera remplacé par quelque chose de plus esthétique.

Forages :
La mairie a fait faire des carottages à plusieurs endroits du parc. L’objectif était de vérifier la composition du sous-sol.
En partant du haut, on rencontre successivement une couche de terre végétale de 0 à 1,5 mètres d’épaisseur, 3 mètres de sédiments (sédiments extraits de la baie au moment du creusement du port et ayant servi à combler les marécages), 1 mètre de sable, puis 50 cm de tourbe.
Les puits de forage sont conservés pour y faire un suivi du niveau et de la salinité de l’eau (installation de sondes).

Faune
Le parc abrite notamment des tritons, des crapauds et des canards. Un tas de bois a été installé pour abriter les crapauds pendant les travaux. La réglementation liée à Natura 2000 interdit les travaux pendant la période de reproduction des crapauds.
La création d’un ilot est envisagée sur l’étang pour assurer la tranquillité des canards.

Risque de submersion :
La Préfecture a fait réaliser une cartographie très précise de la côte (au cm près). Cette carte est encore provisoire et ne peut donc pas communiquée au public à ce stade.
Pour Arzon, qui dispose également de relevés topographiques classiques, L. Labeyrie est en train de valider les données.
Une grande part du parc est située sous le niveau des hautes mers.
Le parc est protégé par la dune naturelle dans sa partie est, et, plus près du Petit Mont, par une dune artificielle qui a été créée pour fermer la communication entre l’océan et les marécages qui constituaient le parc.
La hauteur de la dune artificielle (+6 m au dessus du niveau de la mer) est jugée insuffisante pour protéger efficacement le parc en cas de tempête exceptionnelle (une tempête fait monter provisoirement le niveau de la mer de 1 mètre).
La solution proposée par L. Labeyrie consiste à créer un talus dont le trajet reste à définir, pour doubler la dune dans la zone la plus sensible.
(Cliquez ici pour mesurer les risques de submersion)

Accès aux documents du projet
A notre demande, M.Labeyrie répond qu'il ne voit personnellement aucune raison pour que les documents restent confidentiels, mais sous réserve de l'accord du Maire (certains éléments n'étant pas définitifs).



>>>> Donnez votre avis sur le projet (cliquez-ici).