Entretien avec M Labeyrie le 5 juillet 2011


A notre demande, Laurent Labeyrie, Adjoint délégué à l'environnement, au développement durable, aux modes de transport et aux nouvelles technologies de communication à la Mairie d'Arzon (), a accepté de nous recevoir à la mairie d'Arzon pour nous présenter les principales études techniques sur lesquelles s'appuie le projet de réaménagement du parc du Fogeo.
A cette occasion, il nous a transmis un certain nombre de documents qui sont accessibles ci-après au téléchargement.
Laurent Labeyrie précise que tous ces documents qu'il a accepté de partager sont des documents de travail qui n'engagent en rien la Mairie d'Arzon. Les conclusions, propositions ou recommandations qui peuvent y être mentionnées n'ont pas forcément été retenues et validées par le Conseil Municipal.
[en vert, entre crochets, nos commentaires après lecture des documents]


Histoire du projet
En novembre 2004, le SIAGM (Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Golfe du Morbihan) fait un point rapide sur la situation du parc (notamment sa végétation) (cliquez).
[le très court document mentionne notamment le rôle des zones boisées comme "pompes à eau" (saules) et comme "protection face au vent du large", des ronces et Ajoncs comme espaces de nourrissage et nidification pour la faune, et des roseaux comme agent d’"épuration naturelle de l’eau".]

En 2005, un étudiant en Master 1 de l'IUP Aménagement des Espaces Maritimes et Côtiers de l'Université de Bretagne Sud retrace dans un long rapport d'étude l'histoire de l'aménagement de la zone du Crouesty depuis la création du port. Le dossier, très documenté, permet de replacer le projet de réaménagement du parc du Fogeo dans le contexte local (cliquez).

En juillet 2005, un étudiant en licence de géographie a rédigé, à l'occasion d'un stage à la mairie d'Arzon, un rapport présentant la situation du parc du Fogeo : "La plaine des loisirs de la Commune d'Arzon, Diagnostic du territoire et propositions d'aménagement" (cliquez).
[résumé : Le rapport mentionne la présence de deux vagues de végétation successives, la première, qui date de la création du site, composée essentiellement d'arroche (Atriplex), de saule, rosier rugueux, chêne vert, aulne, argousier, tamaris, robinier faux-acacia, peuplier blanc, chêne des marais, pin de Monterey, pin noir, ajoncs, genêts et ronces, a été complétée en 1998 suite à d'importants travaux hydrauliques dans le parc (poste de relevage des eaux usées, création du réseau de noues, relevage des eaux pluviales avec horloge à marée...). Les végétaux de cette deuxième vague (notamment pourpier de mer, spirée bleue, eleagnus, véronique, oléaria, rosiers) sont aujourd'hui jugés moins "naturels" que ceux de la première et seront en grande partie éradiqués lors du réaménagement.
Le document rappelle que le POS interdit dans le parc toute construction, à usage d'habitation ou non, même ne comportant pas de fondations, tout lotissement, toutes installations ou travaux divers, autres que les aménagements de terrain directement liés à la réalisation de la plaine de jeux entre la plage du Fogeo et les Terrasses de Kerjouanno visés à l'article R 422-2 a et c du Code de l'Urbanisme.
Les problèmes mentionnés sont la pollution des noues et de l'étang, essentiellement due à des phosphates, le développement de baccharis, et la difficulté de concilier préservation de l'environnement et vue sur mer de certains riverains. Sont également mentionnés l'aspect disgracieux des postes de relevage et des blocs sanitaires, et le mauvais état de certains équipements comme le terrain de sport, la carrière et le parking.]

En 2007, le SIAGE a présenté une première étude ("Les dunes d'Arzon, patrimoine naturel de qualité et site aux usages partagés") qui est à la base du projet de réaménagement du parc du Fogeo (cliquez).
[notre commentaire : cette étude est déjà très proche de l'actuel projet de réaménagement du parc. L'objectif est de rapprocher le parc de l'état dans lequel il se trouvait avant les aménagements d'il y a 30 ans (arrière-dune ouverte) : ouverture des noues, plantation de plantes des marécages, prairies d'essences locales, suppression des tennis sur la dune, "mise en scène" de l'étang, vergers pour séparer les Terrasses du parc... La gestion de l'eau est au coeur du projet (eaux pluviales, pollutions constatées, rencontre des eaux douces et salées, eaux immobiles, odeurs, sécurité...).
Les solutions proposées sont toutefois plus progressives que dans l'actuel projet : "Les arbres intéressants peuvent être conservés jusqu’à leur maturité et seront remplacés par des essences locales seulement après leur mort"]


Vue d'ensemble du projet de réaménagement du Parc
L'architecte-paysagiste Bouffort a présenté en janvier 2010 (version définitive octobre 2010) une vision globale du plan de réamanagement avec chiffrage de son coût dans un document intitulé "Parc du Fogeo, valorisation et aménagement, Schéma global d'aménagement" (cliquez).
[# résumé :
Les actions mises en avant (total 1,5 MEUR HT) :
- Réhabilitation du paysage (168 kEUR HT) : réaménagement des cheminements, recomposition de l’accompagnement végétal en bordure du réseau hydraulique, élimination d’arbres aux rameaux épineux (robinier faux acacia), d’arbres au houppier cassé ou en mauvais état sanitaire, élimination d’espèces invasives (baccharis, robinier), enrichissement de la diversité végétale, rénovation de mobiliers, installation d’équipements complémentaires (aires vélos, aire pique-nique, sanitaires, local technique, panneau de présentation du parc).
- Restauration du milieu aquatique (392 kEUR HT) : remise en état des douves (suppression des buses, nettoyage et reprofilage des douves et noues, rétablissement des profils d’écoulement, et création de petites zones d’inondation par élargissement de douves et de l’étang), traitement naturel des eaux pluviales par phytoremédiation («jardins filtrants»), aménagement d’habitats favorables au développement des amphibiens, captage d’une source et élévation à l’aide d’une éolienne, réalisation d’une surverse pour séparer l’eau douce des noues de l’eau saumâtre de l'étang, valorisation écologique et paysagère des abords de l’étang d’eau saumâtre.
- Activités culturelles et de découverte : théâtre de verdure, petits cheminements et de postes d’observation en lisière des «jardins filtrants», panneaux ou pupitres d’interprétation (connaissance du milieu aquatique, de l’écologie des zones humides, du patrimoine végétal du littoral...), rénovation du parcours de découverte et d’orientation.
- Gestions des fourrés littoraux (sud est du parc) : rajeunissement et mise en propreté des fourrés par débroussaillement, maintien d'un niveau de qualité esthétique et de richesse floristique et faunistique par adaptation d'un plan de gestion.
- Gestion du milieu dunaire (172 kEUR HT): renforcement de la protection de la partie ouest du cordon dunaire (réorganisation des cheminements en limite communale ; confortement de la mise en défense de l’étendue dunaire : installation de clôtures de canalisation du public, stabilisation de surface des cheminements sur sable par un revêtement facilitant la marche et le déplacement des handicapés), mise en place d’une signalétique de recommandation, maintien d’un accès technique à la station de pompage d’eau de mer pour thalasso, amélioration du confort de déplacement des piétons sur les circulations piétonnes à l’est du cordon dunaire (installation de caillebotis sur sable permettant de lutter contre les effets négatifs du surpiétinement).
- Activités de loisir et plein air (537 kEUR HT hors voile et équitation): extension de l’aire de stockage de dériveurs et catamarans (56 kEUR HT), réinstallation du club house avec ouverture sur le milieu naturel de l’étang au nord et les activités de loisirs au sud, suppression des 2 courts de tennis situés au sud-est du club house, regroupement des terrains de beach volley et des jeux de boules, du club Mickey et de la piscine d’initiation, déplacement du mini-golf dans un espace paysagé à mettre en valeur, implantations de terrains de beach soccer et de badminton, d'espace jeux enfants, remise en état de la prairie du plateau multiactivités, création d’un parcours de santé, repositionnement du bâtiment du poney-club entre les deux manèges (120 kEUR). ]

Le dossier de candidature à subvention Eco-FAUR (2010) donne également un bon apercu de l'ensemble du projet (cliquez). Le budget d'études correspondant a été voté en novembre 2009 (cliquez).
[résumé : coût total avant subventions : 54 514 EUR
     1 - Atelier REEB - gestion et valorisation eaux pluviales - 14 495.52 EUR TTC
     2 - Cabinet BOUFFORT - schéma global d'aménagement - 13 945.36 EUR TTC
     3 - Cabinet SOGREAH - étude hydraulique bassin versant - 5 238.48 EUR TTC
     4 - TBM - études préalables au réaménagement du Parc du Fogeo - 9 621.82 EUR TTC
     5 - EADM - Assistance à la maîtrise d'ouvrage - 11 212.50 EUR TTC ]

Laurent Labeyrie nous a communiqué le plan d'ensemble du projet (datant de décembre 2010) (cliquez).
[notre commentaire : surprise, ce plan indique, au nord des tennis, des plantation de "pinus pinaster en buisson", autrement dit : de petits pins maritimes. On éradique les grands pins à cause des chenilles processionnaires et on en plante des petits ???]


Etude d'impact environnemental
Il n'y a pas eu à proprement parler d'étude d'impact global du projet. Ce qui s'en rapproche le plus est le dossier de Déclaration Loi sur l'Eau et d'Evaluation des incidences au titre de Natura 2000, réalisé par TBM-SARL Chauvaud en 2010 dans le cadre de la demande de subvention Eco-FAUR (Dossier de déclaration au titre des articles L.214-1 et suivants et R.214-1 et suivants du Code de l’Environnement, Evaluation des incidences au titre de Natura 2000).
M. Labeyrie nous en a communiqué le document de présentation générale (cliquez).
[# résumé : ce document explique bien la situation actuelle du parc, la logique et les grandes lignes du projet :
- curage de l'étang pour favoriser l'écoulement vers l'étang, élargissement côté ouest, berges en pente douce. Utilisation de la station de pompage seulement en cas de crue importante
- rectification du profil et curage des noues, suppression des buses, pour faciliter l'écoulement et l'oxygénation
- création d'une mare d'eau douce à la confluence des noues ouest et est, séparée de l'étang saumatre par une surverse
- déplacement de la noue sud-est plus au sud, pour laisser de la place au nouveau mini-golf
- déplacement vers le nord de la zone humide proche de la thalasso pour laisser la place au théatre de verdure
- captage d'eau dans la nappe phréatique pour alimenter la noue ouest (un seul captage)
- mise en place de filtres bio-épurateurs en amont des deux noues nord
Le document explique également la situation administrative de la zone :
- l'ensemble du parc est classé en ZNIEFF 2 comme tout le golfe du Morbihan,
- la partie est de la dune est classée en ZNC
- la dune et la pointe est du parc sont classés en Espace Naturel Sensible
- l’ensemble du bois qui longe « les Terrasses de Kerjouanno » est (était) un espace boisé classé dans le PLU. Tout le parc est espace naturel dans le PLU (Ndl).
Les travaux d'inventaire des espèces naturelles réalisés en 2009 et 2010 montrent la présence de plusieurs espèces animales protégées (crapaud, triton palmé, grenouille agile), de nombreuses plantes protégées sur la dune (argousier, arroche des sables, linaire des sables, panicaut maritime, renouée maritime).
L'étude mentionne également la présence de baccharis (invasif), de robiniers faux-acacias et de yuccas (potentiellement invasifs).
# nos commentaires : l'étude ne mentionne pas d'impact négatif lié au déboisement. Tout au plus mentionne-t-elle un impact sur le paysage : "certains arbres seront modifiés (taille ou coupe) afin de favoriser certaines fonctionnalités (zone d’épuration, accès, etc.)".
L'étude indique toutefois que la réglementation liée au PLU prévoit : "Coupes et abattages d’arbres doivent faire l’objet d’une autorisation" et "Défrichement irrecevable" et conclut : "Coupes et abattages éventuels seront autorisés". Dans cette phase du projet (avant annulation du PLU), on ne prévoyait donc pas d'arrachage d'arbres.
La réglementation liée au SMVM prévoit notamment "préserver les richesses des écosystèmes" et "préserver les paysages".
La réglementation liée au SDAGE prévoit notamment "Contrôler les espèces envahissantes". ]

Laurent Labeyrie nous a également communiqué une étude de TBM-Chauvaud d'aout 2009 intitulée "Commune d'Arzon, Etude Plan de Territoire, Espace du Fogeo, bilan intermédiaire des sensibilités environnementales" qui présente les espèces animales et végétales à valeur patrimoniale et les espèces envahissantes présentes dans le parc du Fogeo (cliquez).
[# résumé :
L'étude mentionne la présence dans le parc
- de plantes protégées (Panicaut maritime, Linaire des sables, Argousier et Arroche du littoral) et d'espèces invasives (Baccharis, Robinier faux-acacia, Yucca et Sumac),
- d'animaux protégés ou à valeur patrimoniale (Crapaud commun, Alouette des champs, Bouscarle de cetti et Linotte mélodieuse).
La zone la plus intéressante est la partie est de la dune du Fogeo.
# notre commentaire : Cette étude est loin d'être exhaustive (elle ne le prétend d'ailleurs pas) et elle omet notamment les chauves-souris, lézards verts et écureuils roux du parc ainsi qu'un grand nombre de plantes (immortelle des dunes, armérie, aubépine, arbousier) et d'oiseaux protégés (pivert, martin-pêcheur, traquet motteux, mésange charbonnière, hirondelles, rouge-gorge, chardonneret, pinson, aigrette garzette...). ]


Concertation avec le public
Dans le cadre de la demande de subvention Eco-FAUR, un document présente quelques actions de concertation avec les riverains (cliquez).
[résumé :
- Le SIAGM a lancé une consultation auprès des Arzonnais en septembre 2007. On note que "59% des personnes interrogées expriment le souhait de préserver l’espace naturel, la végétation et les boisements" et que "la question de l’eau, est la question majeure à traiter sur le site (eaux pluviales, pollutions constatées, rencontre des eaux douces et salées, eaux immobiles, odeurs, sécurité...)."
- "La nouvelle municipalité ... a renouvelé la consultation auprès des riverains (présidents des associations de propriétaires, direction de l'hotel Miramar et du centre Pierres et Vacances), d'agences d'études, de l'Observatoire Départemental de l'Environnement du Morbihan (ODEM), du Service des Espaces Sensibles du Conseil Général du Morbihan, du SIAGM, de la Préfecture du Morbihan et lors des réunions de quartier. Ces contacts ont montré unanimement l'importance du Parc dans le cadre de vie local, et la nécessité de le requalifier, en respectant l'ambiance naturelle, et en prenant en compte la proximité de la zone Natura 2000." ]


Avis de la Préfecture
La Préfecture du Morbihan a remis le 1er avril 2009 un avis sur le dossier de présentation du projet de réhabilitation du parc du Fogeo (cliquez).
[# résumé : La Préfecture n'émet pas d'observations techniques sur l'ensemble du projet mais rappelle l'obligation de faire un dossier "loi sur l'eau" précédé par une recherche des sources de pollution, et une évaluation d'incidence au titre de Natura 2000.
# notre commentaire : le projet sur lequel la Préfecture s'est prononcée en avril 2009 diffère sensiblement du projet présenté dans l'appel d'offre de 2011, notamment en ce qui concerne le défrichement (arrachage d'arbres), mais aussi le projet hydraulique (dans le projet actuel, deux forages au lieu d'un, arrêt de la pompe de relevage...).
Il serait utile de faire le point sur toutes les autorisations administratives nécessaires, démandées et/ou obtenues. ]


Eau douce, eau salée, qualité de l'eau
Les carottages réalisés dans le parc montrent que, sauf à la bordure nord du parc, on trouve de l'eau salée à partir d'une profondeur de 2 mètres et jusqu'à 4 mètres.
Le pompage destiné à alimenter les noues en eau douce se ferait à une profondeur de 15-25 m, bien en dessous du cône salé. A cette profondeur se trouve une vaste nappe phréatique qui s'étendrait jusqu'à Houat. La position exacte des puits de forage n'est pas encore définitivement arrêtée. Pour des raisons économiques, le pompage sera fait par des petites pompes électriques immergées (300 litres par minute).
L'eau de l'étang est salée, avec une salinité proche de celle de l'océan. Laurent Labeyrie explique ce phénomène par la communication océan-étang à travers le sable de la dune. Le phénomène serait amplifié par le pompage d'eau de l'étang vers la mer.
Le projet prévoit de laisser l'étang en équilibre avec la mer (si possible sans pompage) et de séparer les noues de l'étang par une petite chute d'eau (seuil) permettant d'éviter la remontée d'eau salée dans les noues.
L'étang sera agrandi et ses bords seront surélevés pour en augmenter la capacité de rétention en cas de gros orage.
Des analyses chimiques et bactériologiques des eaux ont été réalisées en plusieurs points du parc par la Saur et par Eiba (cliquez).
[ # résumé :
- du point de vue bactériologique, l'eau de la noue ouest contient des concentrations notables de germes. Celle de l'étang est moins chargée et ne constitue qu'un risque modéré pour la qualité des eaux de baignade.
- du point de vue physico-chimique (ammoniac, phosphates, nitrates), l'eau des noues est peu polluée, avec des teneurs proches de celles de l'eau potable.
- la salinité de l'eau de l'étang est très proche de celle de l'eau de mer
Reeb traduit ces résultats par : "La charge polluante dans toutes les noues est quasi nulle et ne correspond pas à des rejets d’eaux usées, mais plutôt à des fuites du réseau d'eau potable"
# Nos commentaires : Ce point est surprenant, une grande partie du projet repose sur l'idée que les eaux pluviales entrant dans le parc sont polluées.
On peut raisonnablement considérer que la pollution bactérienne provient du parc lui-même (poney-club ?) puisque les analyses physico-chimiques semblent exclure un mauvais branchement d'eaux usées.
La configuration eau douce - eau salée dans les sols est également atypique : on rencontre généralement en bord de mer un biseau salé sous l'eau douce jusqu'à des profondeurs importantes. Il semble qu'on se trouve dans une situation inversée. Il est très inhabituel (et potentiellement préjudiciable à la qualité de la nappe phréatique) de réaliser un forage qui traverse l'eau salée pour atteindre la nappe phréatique.
Précisions demandées à la mairie d'Arzon par courrier (cliquez pour lire le courrier). ]


Bioépuration
D'après M. Labeyrie, les eaux pluviales sont polluées par des bactéries fécales qui peuvent provenir de la mauvaise qualité du réseau d'évacuation des eaux usées.
L'eau qui stagne dans le petit bassin creusé à l'angle est du parking est très polluée, toxique. Il sera comblé dans le cadre des travaux d'aménagement du parc.
L'étude de faisabilité de purification des eaux pluviales par usage de plantes bioépuratrices a été confiée à Atelier Reeb.
Elle est présentée dans le document "Aménagement hydraulique à fonction épuratoire et requalification naturelle des zones humides du parc du Fogeo Arzon (56)" daté de novembre 2009.
M. Labeyrie nous en a communiqué le document de présentation/devis (cliquez) et le document de synthèse des résultats de l'étude (cliquez)
[résumé :
Reeb précise que la pollution de l'eau des noues étant quasi nulle, "l’aménagement de zones épuratoires au fil de l’eau n’est pas rendu nécessaire par la mauvaise qualité des rejets par temps sec en période estivale".
Il préconise :
- l'aménagement d'une zone d’épuration sur chaque noue : "filtres plantés de macrophytes" à fonction bioépuratrice (passage des eaux polluées à travers un lit de gravillons sur lequel sont plantés des roseaux)
- la création de zones d’oxygénation par chute ou ruissellement rapide
- la plantation de végétaux adaptés aux zones humides
- une taille "sévère" du boisement en place (saules, aulnes, prunelliers, peupliers) afin de rétablir un ensoleillement propice au développement des plantes des zones humides
- le remplacement partiel des espèces "trop paysagères", voire envahissantes (robinier) ou trop ombrageuses (pin maritime) par des espèces plus locales, fonctionnelles (infiltration/filtration), et décoratives : saules, osiers, aulnes, frênes...
En pratique,
    # Coupe et dévitalisation des robiniers et buissons situés dans les angles de vues. Taille des prunelliers.
    # Recépage des saules et aulnes situés dans ces mêmes angles de vues ainsi qu’autour des plans d’eau.
    # Conservation de pins et de chênes choisis
    # Plantation de saules diversifiée (nombreux osiers, pourpre, tortueux…), de préférence sur les rives Nord.
- la création d’une mare par curage et extension de la noue de « tête » d’étang et séparation de l’étang par une digue avec hauteur de chute réglable pour isoler la nouvelle mare de l’étang soumis à des entrées d’eau salée. La mise en place d'un dispositif de pompage permettant d'alimenter les noues en été à partir de cette mare (et non à partir de la nappe phréatique)
- le curage et l'agrandissement de l’étang avec aménagement des berges en pentes douces et inondables.
D'après Reeb, l’approfondissement de l’étang permettra d’introduire une chute entre la mare et l’étang. ATTENTION, ce fonctionnement n'est selon nous possible que si le pompage d'eau vers l'océan est maintenu.
- la suppression des zones de rétention d’eau situées dans les noues par nivellement du profil hydraulique et remplacement de deux passages busés par des passerelles.
- éventuellement, la création d'une nouvelle noue longeant la dune. ]


Les noues
Les noues seront reprofilées pour en adoucir les berges afin d'éviter les accidents. Les berges descendraient en pente douce pour atteindre une profondeur inférieure à 1 mètre au milieu.
La profondeur serait toutefois plus importante (1,6 mètre) au centre du grand bassin à créer à la confluence des noues est et ouest.
Une étude hydraulique a été confiée à Sogreah (cliquez)
[résumé :
La modélisation mathématique réalisée par Sogreah montre que la capacité de l'étang et des noues est actuellement juste suffisante pour absorber des pluies décennales (le modèle ne prend toutefois pas en compte la capacité d'infiltration dans les noues et à travers la dune. Il suppose que le niveau de l'eau peut fluctuer entre l'altitude 1 m IGN69 et le niveau maximum sans débordement de 2 m).
Sogreah préconise
- le maintien de la station de refoulement vers la mer et l'installation d'un clapet anti-retour (Laurent Labeyrie nous indique que la configuration du conduit de refoulement, qui suit le profil de la dune, empêche le retour d'eau salée par ce canal, et rend donc inutile le clapet).
- la création de zones de débordement (pour maitriser les éventuels débordements)
- la mise en place de 4 seuils sur le chemin des noues pour en augmenter la capacité de stockage. ]


Les arbres
M. Labeyrie explique la nécessité d'abattre de nombreux arbres par plusieurs raisons dont notamment :
- le danger présenté par les épines d'acacias (la mairie ne veut prendre aucun risque avec la sécurité)
- l'élargissement des noues qui ne peut se faire sans supprimer les arbres les plus proches
- le besoin d'éviter la chute de feuilles dans les noues
- le besoin de maintenir l'éclairement des noues afin de permettre un bon développement des plantes aquatiques (supprimer les arbres au sud des noues).
- les peupliers blancs seraient néfastes à la biodiversité. Leur population sera réduite.
Interrogé sur les raisons de l'ampleur du déboisement présenté dans l'appel d'offre, Laurent Labeyrie répond que l'abattage des arbres y a été maximalisé pour éviter tout dépassement de budget, mais que le choix des arbres à conserver n'est pas encore arrêté, et que leur nombre sera en tout état de cause bien supérieur aux 20 arbres présentés dans l'appel d'offre. Laurent Labeyrie promet de nous informer dès qu'une décision sera prise (les arbres destinés à être abattus seront marqués cet été).
D'autres arbres pourraient être plantés dans une phase ultérieure.

Le poney-club
Le déplacement du poney-club est justifié aux yeux de M. Labeyrie par des impératifs de sécurité : il s'agit d'éviter de mélanger le flux des usagers du parc en provenance du parking avec les déplacements éventuellement dangereux des cavaliers. La circulation des chevaux dans le parc sera cantonnée à certaines zones. Seuls les petits poneys pourront circuler dans tout le parc.
Laurent Labeyrie nous confirme qu'il n'y aura à la place de l'actuel poney-club aucun nouvel équipement (pas d'agrandissement du parking, pas de bâtiment...).
Par contre un petit abri avec des panneaux présentant le parc est envisageable. Des plantations seront réalisées dans cette zone à l'hiver 2012-2013.
Des sanitaires sont également envisageables, mais Laurent Labeyrie préfère les localiser près du nouveau centre équestre (sanitaires auto-nettoyants).
La construction du nouveau poney-club (tout comme celle du nouveau club-house) est contraire au POS en vigueur. La mairie va donc devoir faire une modification du POS, ce qui nécessite une enquête publique qui serait lancée cet été, pour engager les travaux en 2012.

Le nouveau PLU
Suite à l'annulation du PLU en début d'année, la procédure pour l'élaboration du nouveau PLU a été engagée.
Le diagnostic pourrait en être publié cet été, et le PADD à l'automne.
Après consultation publique, le processus pourrait se terminer à l'été 2013.

Risque de submersion
La haute mer se situe à l'altitude 3,3 mètres [d'après Sogreah, la cote pleine mer atteinte par une marée de coefficient 75 est d’environ 1,88 m IGN69]. La partie la plus basse des dunes (proche du petit Mont) s'élève à 5,25 mètres soit seulement 2 mètres au dessus des hautes mers moyennes, d'où l'inquiétude de Laurent Labeyrie en cas de grande marée conjuguée avec une forte tempête.
La majeure partie du parc du Fogeo se situerait en dessous du niveau moyen des hautes mers (altitude env. 2 mètres au sud de la noue ouest, 1 m sous le niveau moyen des hautes mers). Le pied des Terrasses de Kerjouanno se situerait quelque 2 mètres en dessous du niveau des hautes mers.
Il est donc envisagé de renforcer la partie ouest de la dune en la doublant par un cordon de sédiments (éventuellement vases de dragage du Port du Crouesty) qui pourrait prendre la forme d'une butte de 4 m complétée d'un merlon de 2 m de haut.

L'appel d'offres
Le choix de l'entreprise devant prendre en charge les travaux est en principe arreté. Il s'agit d'une société de la région dont l'identité ne sera révélée que lorsque la période de recours sera terminée.

Les vases du port du Crouesty
La décision de dépose de vases de dragage du port du Crouesty dans la zone est du parc du Fogeo appartenant au Département n'est pas encore prise. La mairie est attentive à ce point et attend la décision du Conseil Général.
M. Labeyrie serait par contre intéressé à pouvoir utiliser des sédiments pour renforcer la dune dans la zone ouest.
La teneur en TBT (antifouling toxique aujourd'hui interdit) dans les vases est, selon M. Labeyrie, négligeable (et sans danger).

L'étude de l'ODEM (organisme dépendant du Conseil Général)
Nous réitérons notre demande de consulter les résultats de l'étude réalisée par l'ODEM. M Labeyrie, qui ne se souvient pas de cette étude, promet de les rechercher et de nous les envoyer.
Demande réitérée par courrier (cliquez pour lire le courrier).

Le théatre de verdure
Les études acoustiques ont montré que la configuration initialement envisagée ne permettait pas une insonorisation suffisante dans certaines directions. Le projet, qui n'est pas encore définitif et ne sera envisagé que dans la deuxième phase du plan d'aménagement, sera modifié en positionnant le spectacle au centre du croissant et les spectateurs à l'entrée du croissant (alors qu'initialement la situation était inversée). Le son en provenance du théatre de verdure ne doit pas excéder le bruit de fond (bruit des vagues) de plus de 3 décibels au niveau des habitations riveraines.
L. Labeyrie nous a communiqué l'étude acoustique réalisée en février 2011 par GeoBretagne Sud et le BET Acoustique JLBi Conseils (cliquez).
[# résumé :
Le niveau sonore ambiant (vagues, route) a été mesuré sur site.
L'impact du théatre de verdure (2 enceintes de 105 dB au centre d'un croissant de terre végétalisé avec ouverture vers la mer) a fait l'objet d'une modélisation mathématique.
Les zones les plus touchées sont la thalassothérapie (où l'augmentation du niveau sonore - 5,7dB - dépasserait les seuils réglementaires - 5dB) et les étages supérieurs des Terrasses de Kerjouanno 1 (3,8 dB - proche de la limite).
# notre commentaire : attention, ces chiffres sont le résultat d'une simulation mathématique, toujours très difficile en milieu extérieur. ]


Accès de véhicules privés au parc
Laurent Labeyrie souhaite limiter au strict minimum la circulation de véhicules privés dans le parc.
Des accès camions aux terrains des Terrasses de Kerjouanno seront aménagés au nord du parc (à travers, ou le long de ce qui reste du petit bois de Lenn Vihan, semble-t-il) et à l'est, pour permettre l'approche des camions de pompiers et des entreprises en charge de l'entretien des batiments.

Le cyprès abattu à l'entrée du parc
Laurent Labeyrie nous explique que ledit cyprès était, tout comme de nombreux cyprès du même age dans la région, "malade à coeur", et de ce fait dangereux, ce qui a nécéssité son abattage.
Laurent Labeyrie regrette l'absence de plan de gestion de ces arbres condamnés à terme.
[notre commentaire : le cyprès, probablement multi-centenaire, avait certes plusieurs branches mortes, mais était superbe et encore bien vivant. L'examen de la souche ne montre d'ailleurs aucune "atteinte du coeur" de l'arbre (cliquez)]


Etude pedologique
Document dont la transmission a échoué. Nouvelle demande faite.

Etude topographique
Document dont la transmission a échoué. Nouvelle demande faite.
[notre commentaire : l'étude topographique revêt une importance particulière puisqu'elle conditionne la faisabilité du projet hydraulique et permet de mesurer les risques de submersion.
Notre estimation sur la base des documents de l'appel d'offre 2011 :
- en coordonnées IGN69 (coordonnées cartes marines - 2,63 m), les marées de coefficient 75 évoluent entre -1,6 m pour la basse mer et +1,9 m pour la pleine mer, soit en moyenne 0,17 m. Ces valeurs sont relatives à Port Navalo, il est possible que le marnage (l'amplitude) soit plus fort sur la plage du Fogeo, Port Navalo étant déjà soumis à "l'effet golfe".
- le point bas des berges des noues et de l'étang se situe vers 2 m d'altitude, et donc à peu près au niveau de la haute mer de coeff 75.
- le fond de l'étang atteindrait -1 m en son point le plus profond, la prise d'eau (pour évacuation vers la mer) se situant à +0,6 m. Le niveau de l'eau dans les noues et l'étang varie probablement entre 0,6 m (voire moins en cas de sécheresse prolongée) et 1 m, soit 40 à 80 cm au dessus du niveau moyen de la mer (mais nettement en dessous du niveau de pleine mer).
Il faudrait arrêter le pompage d'eau de l'étang vers la mer pour tester la faisabilité du volet hydraulique du projet (écoulement naturel de l'eau de l'étang vers l'océan).
Précisions demandées à la mairie d'Arzon par courrier (cliquez pour lire le courrier). ]



Les points principaux que nous avons relevés :

- les études hydrologiques qui nous ont été transmises n'examinent pas le scénario "arrêt de la station de pompage". Elles tablent sur le curage de l'étang pour amériorer la dénivellation et permettre la création d'un seuil entre les noues et l'étang. Si on arrête le pompage, on peut s'attendre à une remontée du niveau de l'eau dans l'étang (dont l'approfondissement devient inutile).
La remontée du niveau moyen de l'étang combinée à la création d'une dénivelée entre l'étang et les noues risque donc d'augmenter sensiblement le niveau de l'eau dans les noues avec des conséquences difficilement prévisibles sans étude complémentaire.
En outre, aucune étude n'aborde l'impact des modifications envisagées sur les terrains mitoyens (drainage des terrains).

- De manière surprenante, les études de qualité de l'eau semblent montrer que l'installation de filtres bioépurateurs en amont des noues est inutile.
Le remplacement de la recirculation de l'eau de la nouvelle mare vers les filtres par un captage d'eau douce prive l'eau du parc de la capacité de dépollution du filtre.
Un contrôle strict des sources de pollution à l'intérieur du parc (poney-club ?) suffira peut-être pour restaurer la qualité des eaux.

- Aucune étude ne semble avoir été réalisée pour démontrer la faisabilité du captage d'eau douce sous le "cône salé" sans affecter la qualité de la nappe phréatique et sans risquer de pomper de l'eau salée.
Les études n'analysent pas la conformité du projet avec la réglementation sur les forages (notamment distance minimale par rapport aux réseaux d'eau usée).

- Rien dans les études techniques présentées ne justifie l'abattage de centaines d'arbres.
Reeb préconise, la taille (et non l'abattage) des saules, aulnes, prunelliers et peupliers (notamment sur les versants sud) et le retrait partiel des espèces trop paysagères, envahissantes (robinier) ou trop ombrageuses (pin maritime), afin de rétablir un ensoleillement propice au développement des plantes semi-aquatiques, et pour des raisons paysagères (angles de vue sur les noues).
Dans la mesure où l'introduction d'espèces aquatiques dans les noues se justifie essentiellement par des raisons esthétiques (la fonction épuration étant située au niveau des "filtres"), la motivation pour l'abattage des arbres est plus d'ordre paysager que fonctionnel.
Le caractère dangereux de certains arbres (robiniers, pins, peupliers...) n'est pas évoqué dans l'étude de Reeb.
Préoccupation réaffirmée par courrier à la Mairie d'Arzon (cliquez pour lire le courrier).

- Les mesures prévues pour la sauvegarde des espèces protégées, végétales et surtout animales (tritons palmés, grenouilles agiles, crapauds, chauves-souris, lézards verts, écureuils, oiseaux comme le pivert, le martin-pêcheur, le traquet motteux, l'alouette, la linotte mélodieuse, la mésange charbonnière, les hirondelles, le rouge-gorge, le chardonneret, le pinson ou l'aigrette garzette...) présentes dans le parc (mise en place d'un tas de bois supposé servir d'abri aux amphibiens) semblent dérisoires face à l'ampleur des bouleversements entrainés par le projet sur leur habitat (curage des noues sur 3 m de large et 30 cm de profondeur, curage de l'étang, déplacement de deux zones humides, suppression de la majorité des arbres, débroussaillement des fourrés littoraux, vaste travaux de terrassement...). Les chances de survie dans le parc des espèces liées à l'eau ou aux arbres (amphibiens, piverts, écureuils, chauves-souris) présents semblent infimes.
Précisions demandées à la mairie d'Arzon par courrier (cliquez pour lire le courrier).

Des précisions sur tous ces points ont été demandées à la mairie d'Arzon par courrier (cliquez pour lire le courrier).


Le parc du Fogeo est situé sur le territoire de la commune d'Arzon (Morbihan)