Laurent Labeyrie, Adjoint délégué à l'environnement, au développement durable, aux modes de transport et aux nouvelles technologies de communication à la Mairie d'Arzon, répond à nos questions sur le réaménagement du Parc du Fogeo.

15 questions concernant l'abattage des arbres, la gestion de l'eau, les chauves-souris, le risque moustiques, l'éradication des espèces invasives, le terrain de foot, le poney-club, le théâtre de verdure, les risques de submersion, les panneaux solaires, l'éclairage du parc, les vases du port du Crouesty, le déroulement et le coût des travaux et l'accès aux documents techniques.

En noir nos questions,
En bleu, les réponses de Laurent Labeyrie (16 juin 2011),
[En vert entre crochets, nos commentaires.]




Lettre ouverte des "Amis du Parc du Fogeo" à Monsieur Laurent Labeyrie,
adjoint à l'Environnement et au Développement Durable à la Mairie d'Arzon :

-- 15 questions sur le projet de réaménagement du Parc du Fogeo --



Bonjour, Monsieur Labeyrie,


Suite à la réunion d'information que vous avez organisée le 15 avril 2011 pour présenter l'état d'avancement du projet de réaménagement du parc du Fogeo, nous avons recueilli de nombreux témoignages d'usagers du parc.
Si certains se déclarent très satisfaits de voir ce projet enfin aboutir, et de voir le "nouveau parc" se profiler à l'horizon, d'autres expriment encore quelques interrogations ou manifestent quelques inquiétudes.
Nous avons rassemblé (voir ci-après) un certain nombre de questions que les éléments que vous nous avez communiqués suscitent chez ces usagers du parc inquiets ou interrogatifs, et quelques questions que soulève l'examen attentif de l'appel d'offre récemment publié (travail remarquable par ailleurs !).


Nous nous proposons de publier le présent questionnaire ainsi que l'intégralité des réponses que vous (ou vos collaborateurs) voudrez bien y apporter sur notre site http://fogeo.free.fr afin qu'un plus grand nombre puisse en profiter.
Ces réponses, et la prise en compte éventuelle de nos remarques, devraient vous permettre de convaincre les sceptiques de la pertinence du projet et d'inciter le plus grand nombre à y adhérer.


1) Les arbres
Le projet prévoit l'arrachage de plusieurs centaines d'arbres, pour diverses raisons :
- les saules parce qu'en poussant le long des noues, ils les ombragent,
- les peupliers argentés parce qu'ils seraient malades,
- les pins parce qu'ils sont porteurs de chenilles processionnaires,
- les robiniers, les ajoncs et les prunelliers parce qu'ils ont des épines,
- ou les ormes jugés malades et dangereux (déjà abattus, bien qu'alors trop jeunes pour souffrir de graphiose).
- En outre, les riverains du nord du parc se plaignent de la hauteur des grands pins qui leur masquent la vue sur mer.
Pourtant, tous ces arbres (ainsi que les aulnes glutineux et chênes verts) sont parfaitement adaptés au climat local et à la proximité de la mer (aulnes et saules dans les zones humides, pins et peupliers argentés résistant bien au vent et aux atmosphères marines, ajoncs et prunelliers à la base de l'écosystème local, chênes verts profitant de la douceur du climat...), et nécessitent un entretien très réduit.
Outre le fait qu'ils constituent actuellement le principal attrait du parc, ils participent efficacement au drainage des terrains, apportent ombre et fraicheur en été, protègent les habitations voisines du bruit, du vent et de la poussière, et masquent la barre des Terrasses à la vue des usagers du parc.
Toutes ces espèces sont d'origine européenne, et constituent un intéressant échantillon de cette biodiversité dont la mairie est soucieuse (les spirées du Japon, les viornes de Chine, les Lonicera Japonica ou les mimosas de Constantinople récemment plantés au nord du Parc sont très décoratifs, mais ne contribuent pas au maintien de la biodiversité locale).
Le parc du Fogeo, en zone ND dans le POS, est d'ailleurs considéré par le SCoT comme une "zone naturelle source" (réservoir de biodiversité à préserver) et un maillon essentiel de la "Trame Verte et Bleue" en tant que "corridor naturel important" permettant de désenclaver la "zone verte" du Petit Mont.
Nous y avons recensé, entre autres, 90 grands pins, 45 peupliers blancs, plus de 200 saules et plus de 300 faux-acacias. Dans la seule zone nord, objet de la phase 1 du projet, nous estimons le nombre d'arbres à abattre à 53 pins, 35 peupliers blancs, 230 acacias et 84 aulnes (sans compter les saules).
Combien d'arbres est-il finalement prévu d'abattre ?
Ne serait-il pas possible de modifier le projet pour l'agencer autour des arbres existants afin éviter d'en abattre autant, ou au moins d'étaler sur plusieurs années l'abattage des arbres condamnés ? A défaut, il faudra plusieurs dizaines d'années avant que les nouvelles plantations (32 arbres de 4 cm de diamètre : érables, aulnes, merisiers et chênes) ne deviennent de vrais arbres et que le parc ne redevienne une zone boisée !
Réponse de Laurent Labeyrie
Je puis vous assurer que je suis moi aussi très favorable à la présence d'arbres et très sensible à leur rôle multiple. Leur croissance est lente, et il faut impérativement que nous conservions les beaux sujets et effectuions des plantations partout ou cela est possible.
Seul espèce à problème grave, les pins, pour lesquels nous ne garderons que les très beaux sujets : ils sont localement un trop gros facteur de diffusion des chenilles processionnaires, et bloquent la biodiversité au sol si ils ne sont pas renouvelés fréquemment par les incendies (risques que nous ne pouvons pas prendre ici!)
Ce principe étant posé, comme je vous l'ai effectivement dit, nous n'avons, pour un grand nombre de cas, pas de choix autre que l'abattage. Les deux principaux critères d'urgence sont : amener la lumière sur les noues, pour permettre une photosynthèse efficace des plantes aquatiques, et supprimer les facteurs de danger pour les usagers du parc (en particulier les enfants).
Le choix de multiplier arbres et arbustes à graine et fruit comestible a été fait pour améliorer la biodiversité, de même celui de multiplier les haies bocagères (pour les nids et refuges contre prédateurs).
Nous allons conserver une partie des souches (cache pour petits mammifères, reptiles et insectes).
Contrairement à mon désir initial, nous n'avons pas pu programmer un abattage en plusieurs tranches : multiplication des chantiers lourds sur plusieurs hivers, dégradations associées des chemins et prairies, et facteur d'augmentation des couts.
Pour la poussière, nous allons travailler sur les prairies (retour à des prairies naturelles riches en biodiversité fauchées au minimum), et la limitation quasi complète de la circulation véhicule dans le parc.
[ Nos commentaires : Dommage que Laurent Labeyrie n'ait pas répondu à notre question sur le nombre d'arbres à abattre.
Notre estimation de 400 pins, peupliers blancs, acacias et aulnes, auxquels il faut ajouter une centaine de saules, reste donc le chiffre le plus probable.
Le projet ne conserve que 20 arbres (plus peut-être le bois de chenes verts près des tennis, les schémas de l'appel d'offre ne sont pas très explicites sur ce point). Compte tenu de la surface ainsi déboisée, le projet rentre probablement dans le cadre de l'article L 312-1 du code forestier (défrichement d'espace boisé de surface supérieure à 1 hectare appartenent à une collectivité) qui rend nécessaire une autorisation ministérielle.
Des précisions sur ce point ont été demandées au service urbanisme de la mairie d'Arzon (cliquez). ]


2) L'eau
Le projet prévoit la mise en eau perpétuelle des noues, avec pompage d'eau dans le sous-sol pour assurer une circulation d'eau, évasement des berges et plantation d'espèces bioremédiatrices.
- L'augmentation du niveau de l'eau dans les noues que prévoit le projet ne risque-t-elle pas d'empêcher le drainage des terrains avoisinants, et notamment de ceux qui sont souvent gorgés d'eau en hiver (quand la nappe affleure le sol) ?
L'abattage des peupliers et saules dont l'effet drainant est bien connu risque en outre d'aggraver cette situation.
Des études ont-elles été réalisées sur ce sujet ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Pour le drainage des terrains des Terrasses; une très bonne remarque. L'étude hydro réalisée concerne l'ensemble du parc, mais le drainage des parcelles privées des Terrasses n'a pas été considéré (ce n'est pas de notre compétence, et la loi oblige chaque propriétaire à gérer les eaux sur son terrain).
Le problème est à étudier entre les représentants des Terrasses et nous, pour définir la meilleure solution technique permettant une évacuation des eaux pluviales du terrain des Terrasses même en cas de fort orage (à prévoir au plus vite, avant finalisation de notre projet).

En cas d'orage, les noues jouent actuellement le rôle de tampon pour éviter les inondations. Pourront-elles encore jouer efficacement ce rôle si elles sont perpétuellement remplies d'eau ?
Réponse de Laurent Labeyrie
L'étude a été menée pour faciliter leur drainage permanent (le niveau de base n'a pas été changé. Il est régularisé ).
La première mare va être agrandie et approfondie pour stocker plus d'eau, tant à haut qu'à faible étiage. Les pompes de secours d'évacuation de l'étang seront conservées en ordre de marche, au moins pour un an ou jusqu'à une période de très forts orages et nappe haute.

- Les analyses que la mairie a fait réaliser ont mis en évidence une forte pollution et toxicité des eaux souterraines et de surface (pollution microbienne et chimique, notamment pesticides, phosphates et nitrates). Le projet prévoit l'accumulation des eaux de pluie complétées par l'eau de pompage dans deux bassins destinés à alimenter les noues bioremédiatrices. Toute la partie amont des noues (et notamment les bassins de rétention) sera donc parcourue par l'eau polluée (avant ou en cours de bioépuration) avec tous les risques (intoxications) et désagréments (odeurs) que cela peut comporter. La présence d'herbicide systémique dans l'eau ne risque-t-elle pas en outre de réduire à néant les efforts de bioremédiation (quelle plante résiste au glyphosate ?).
Qu'est-il envisagé pour limiter ces risques ?
Réponse de Laurent Labeyrie
La bioépuration sera réalisée sur l'ensemble des noues. Le renouvellement des eaux empechera l'accumulation des toxiques tel qu'actuellement en été.

- Le Conseil Scientifique de l'ODEM semble avoir émis quelques réserves sur la partie hydraulique du projet de réaménagement. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Réponse de Laurent Labeyrie
L'ODEM n'a pas de compétence précise sur le sujet, et n'a pas été impliqué directement. Notre conseiller est le cabinet TBM.
Il n'y a aucune réserve sur la partie hydraulique, qui sera réalisée en accord avec les contraintes de la loi sur l'eau (accord DDTM préfectoral)
[ Nos commentaires : Cette réponse est très surprenante.
L'ODEM (Observatoire Départemental de l’Environnement du Morbihan), que nous avons contacté, nous indique : "Le conseil scientifique de l’ODEM a formulé un avis concernant le projet d’aménagement du parc du Fogeo à la demande de la commune d’Arzon. Pour solliciter la transmission d’une copie de cet avis, il conviendrait donc de s’adresser à la mairie."
Nos informations - dignes de foi - nous indiquent en outre que l'ODEM a visité les lieux en juin 2010 en présence de Laurent Labeyrie et Stéphane Carrey avant de remettre ses recommandations relatives notamment aux espèces végétales invasives et à la partie hydraulique du projet.
Nul doute que les conclusions de cette étude auraient intéressé les usagers du parc du Fogeo ! ]


3) Les chauves-souris
Le parc abrite une importante colonie de chauves-souris, qui nichent probablement dans les grands pins.
Elles protègent efficacement les usagers du parc contre moustiques et mouches. Elles sont également l'un des rares prédateurs de "Thaumetopoea pityocampa", papillon de la redoutable chenille processionnaire. En outre il s'agit d'une espèce protégée dont on ne peut détruire l'habitat.
Cette colonie de chauves-souris a-t-elle fait l'objet d'une étude dans le cadre du projet de réaménagement ? Qu'est-il prévu pour les abriter, en remplacement des grands arbres qui leur servent actuellement de nichoirs et qui seront abattus ? (Pose de nichoirs artificiels ?)
Réponse de Laurent Labeyrie
Je suis moi-même très concerné par la nécessité de développer les chauves-souris. Les colonies estivales trouveront suffisamment de place sur les arbres restants, et dans les combles accessibles : ce n'est pas un facteur limitant. Par contre, manque d'abris pour l'hiver et début de printemps avec la disparition des granges et étables (absence de grottes) : c'est le vrai problème, que l'on peut difficilement résoudre dans notre programme Fogeo. Il faut encourager les sous-sols isolés mais accessibles aux chauves-souris : quid des Terrasses de Kerjouanno?)
[ Nos commentaires : Laurent Labeyrie ne précise pas si une étude a été réalisée sur le sujet ]


4) Les moustiques
Depuis plusieurs années, les désagréments causés par les moustiques semblent s'être considérablement estompés (grâce aux chauves-souris ? du fait d'une plus grande sécheresse estivale ?).
Le projet prévoit une augmentation du niveau de l'eau dans le parc avec augmentation forte des surfaces inondées (noues, bassins, zone marécageuse...) qui risque de favoriser la prolifération des moustiques.
La réponse apportée est notamment la circulation continue d'eau dans les noues. Le faible débit envisagé (100 à 200 litres par heure) et le fait que les noues seront transformées en une succession de bassins plantés risquent néanmoins de créer de nombreuses zones d'eau dormantes propices à la reproduction des moustiques.
Réponse de Laurent Labeyrie
Là aussi, c'est un point à prendre en compte au mieux : la stagnation de mares isolées est le plus mauvais facteur, car il empèche le développement d'un biotope chasseur (grenouilles, tritons, poissons), mais attire le développement de larves de moustiques. La circulation, la purification de l'eau et la présence de chenaux devra permettre un fort développement des biotopes favorables à l'elimination des moustiques.

La création d'une zone marécageuse à l'ouest du parc est un autre élément d'inquiétude à ce propos.
Une étude a-t-elle été réalisée sur ce risque ?
Réponse de Laurent Labeyrie
L'idée du marais d'arrière-dune est de recréer l'environnement qui existait dans le parc jusque dans les années 1970.
Mais, là aussi, il faut qu'il soit équilibré en biotope, avec poissons et crevettes des marais. La décision de l'aménagement de cette zone n'est toutefois pas encore prise. On peut envisager plusieurs hypothèses. La plus facile à réaliser est de gérer l'évolution saisonnière de façon naturelle (alimentation d'eau de mer en été et élimination du surplus d'eau douce en hiver réalisé naturellement par diffusion à travers la dune, comme pour la mare actuelle derrière le club-house). Il faudrait dans ce cas construire les levées de protection contre le danger de submersion en bordure nord-Ouest et à l'est de cette zone.


5) Les espèces invasives
Certaines zones du parc sont infestées de baccharis. La plante, feuillage vert tendre et fleurs blanches, est assez jolie, mais présente l'inconvénient d'être fortement invasive et de nuire à la biodiversité.
- Le projet de réaménagement prévoit l'éradication des baccharis. C'est une tâche particulièrement difficile (surtout quand on sait qu'il en existe d'importants réservoirs dans la presqu'île et que leurs très nombreuses graines sont facilement disséminées sur de grandes distances par le vent). Comment la mairie compte-t-elle s'y prendre ?
- Le baccharis se développe préférentiellement dans les zones humides (au bord des fossés, cours d'eau ou plans d'eau) en plein soleil. Aujourd'hui, les noues sont en grande partie surplombées par des saules, aulnes ou pins qui leur apportent ombre et fraicheur et limitent ainsi le développement du baccharis. Le projet prévoit d'exposer directement les rives des noues au soleil, créant un habitat idéal pour le développement des baccharis.
Nous avons bien compris que l'idée est d'occuper le terrain par d'autres plantes pour ne pas laisser de place au baccharis. Avez-vous des éléments permettant de nous rassurer sur la capacité des plantes choisies à tenir les baccharis à l'écart (les baccharis étant plutôt réputés pour étouffer les autres plantes que l'inverse) ?
- Dans le même ordre d'idée, certaines noues récemment exposées à la lumière par les défrichages ont rapidement été envahies par des lentilles d'eau qui privent la noue de lumière et oxygénation, risquant de conduire à l'inverse de l'effet souhaité.
Réponse de Laurent Labeyrie
Bonnes remarques : notre projet vise à prendre en compte les points soulevés. Les plantes invasives, comme leur nom l'indique, colonisent en premier les milieux en déséquilibre et bloquent le système. Le plan d'éradication des invasives est en cours d'élaboration.
[ Nos commentaires : Nous sommes impatients d'examiner le contenu de ce plan d'éradication. ]


6) Le terrain de foot
Le projet de réaménagement semble avoir oublié une vaste zone du parc, le grand terrain de foot/rugby, fort heureusement inutilisé depuis la création d'un nouveau terrain hors du parc. Pourquoi ?
Ce vaste terrain engazonné ne pourrait-il être au moins partiellement boisé, ou bien utilisé pour la bioremédiation (évitant ainsi l'abattage de nombreux arbres plus au nord) ?
Réponse de Laurent Labeyrie
A court terme, il est prévu de laisser la zone libre pour les jeux et activités multiples. C'est d'autre part un espace réservé au niveau sécurité civile (atterrissage des hélicoptères lourds)


7) Le poney-club
Beaucoup d'usagers et de riverains du parc s'étonnent du projet de déplacement du poney-club de quelques dizaines de mètres. Vous nous avez expliqué qu'il s'agissait de dégager la vue sur le parc aux visiteurs arrivant par le parking.
Réponse de Laurent Labeyrie
Son déplacement rentre dans l'optimisation du parc par rapport aux usages, et pour limiter l'emprise des activités dangereuses ou spécialisées vis à vis des usages multiples du parc.

- Certains riverains s'inquiètent des nuisances qui pourraient résulter de la proximité du poney-club (bruit, odeurs, mouches et poussière) et préféreraient le voir déplacé vers le sud du parc. Cela est-il envisageable ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Emplacement définitif prévu à proximité du manège, pour la raison évoquée plus haut

- D'autres s'inquiètent de l'usage qui sera fait du terrain où est actuellement installé le poney-club. Pouvez-vous les rassurer ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Des plantations sont prévues, avec peut-être un coin pique-nique, et un petit parcours senteurs et tactile pour handicapés moteurs et visuels
[ Nos commentaires : Cette confirmation que cet espace ne sera pas utilisé pour y installer de nouveaux équipements ou pour agrandir encore le parking est rassurante. Les plantations mentionnées semblent avoir été oubliées dans l'appel d'offre. ]


8) Le théâtre de verdure
Depuis l'annonce du projet de création d'un théâtre de verdure dans le parc, de nombreux riverains ont manifesté leur inquiétude sur le risque de nuisances sonores et de modification de l'activité nocturne du parc (et ce d'autant que les arbres qui font écran sonore auront été abattus).
Quels éléments tangibles pouvez-vous leur communiquer pour les rassurer.
Réponse de Laurent Labeyrie
1- expertise acoustique réalisée, montrant que la levée de terre en croissant (4 à 5 m au dessus de la plaine) peut facilement diminuer le bruit à moins de 3 db au dessus du bruit des vagues
2- activités tardives non prévues par le modèle de protocole en préparation : usage seulement diurne ou en début de soirée (le parc ne sera pas équipé d'éclairage nocturne)
3- si des activités plus bruyantes sont autorisées à titre exceptionnel, on peut aussi prévoir d'inverser la position spectacle/spectateurs : mettre le groupe bruyant à l'intérieur nord du croissant de terre, tourné vers l'océan, et les spectateurs au sud.
L'idée est actuellement d'agrandir la taille du merlon (allonger les branches du croissant vers le sud) pour permettre, dans un tel cas, que les spectateurs se retrouvent aussi dans la zone isolée.


9) Les risques de submersion
Une grande partie du parc est située sous le niveau des crues centennales et protégée par une digue de hauteur insuffisante dans sa partie ouest. Le projet prévoit le doublement de la dune par un talus dans la zone ouest. Nous comprenons que le tracé de ce talus n'est pas encore définitif.
- Pouvez-vous néanmoins nous donner quelques précisions, et nous indiquer comment ce talus pourra être franchi par les usagers du parc qui voudront rejoindre la plage ou le Petit Mont ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Pas de projet définitif pour l'instant. Le point soulevé sera pris en compte, pour permettre l'accès des handicapés moteurs, voitures d'enfant... (en jouant sur les pentes)

- La zone concernée est considérée dans le SCoT comme un "point de fragilité critique" du "corridor naturel" conduisant au Petit Mont. Comment cet aspect sera-t-il pris en compte ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Développement de l'habitat vert, plantations variées, pas de création de voie nouvelle dans la zone critique


10) Les panneaux solaires
Afin de marquer l'aspect "développement durable" du projet, il est prévu d'alimenter les pompes de relèvement d'eau par des panneaux photovoltaïques placés sur des bâtis à chaque extrémité des noues. Outre le fait que ces installations risquent d'être assez laides (comme vous l'avez vous-même laissé entendre), elles ne dégageront qu'une puissance très faible, au risque d'être considérées comme des "vitrines alibis développement durable".
- Ne serait-il pas plus avisé d'alimenter les pompes par le réseau électrique (proche), et de placer des panneaux solaires sur le toit du poney-club, qui a une consommation électrique plus importante ? On aurait un vrai projet photovoltaïque et on y gagnerait sur le plan esthétique.
Réponse de Laurent Labeyrie
C'est sans doute, pour des questions de coût et d'impact, la solution qui sera adoptée
[ Nos commentaires : Bonne nouvelle ! ]

- A ce propos d'émissions de CO2, avez-vous fait réaliser un bilan carbone global - à court et à long terme - du projet de réaménagement et pouvez-vous nous en communiquer les conclusions ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Non, les paramètres d'entrée seraient trop mal connus (en particulier fortement dépendants de l'évolution climatique future) pour conduire à un chiffrage réaliste. C'est à la mode, d'accord, mais il faut que cela serve à quelque chose.
[ Nos commentaires : L'utilité est certes limitée, mais on serait rassuré de savoir que le projet réduit l'empreinte carbone (c'était bien l'objectif des éoliennes ou des panneaux solaires). Compte tenu de l'importance des déboisements, de l'ampleur des travaux de terrassement et du maintien sur place des arbres après broyage (et donc destinés à finir en CO2), on peut hélas s'attendre à un bilan très négatif. ]


11) L'éclairage
Est-il prévu un éclairage nocturne des allées du parc ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Non.
[ Nos commentaires : Bonne nouvelle ! ]

Plusieurs riverains se plaignent déjà de l'intensité de l'éclairage du parking du Fogeo qui reste allumé toute la nuit (pollution lumineuse et gaspillage énergétique). Peut-on y remédier ?
Réponse de Laurent Labeyrie
On avait diminué par deux l'éclairage du parking en passant en LED lors de l'aménagement de 2009. Une horloge en principe divise encore par deux, en ramenant en milieu de nuit à 29 watts par lampadaire (minimum pour les usagers tardifs du parking). Nous allons vérifier qu'elle fonctionne correctement


12) Les vases du port du Crouesty
La presse locale s'est fait l'écho d'un projet d'utilisation de vases provenant du dragage du Port du Crouesty pour "renforcer le front de mer au niveau du Fogeo", et mentionne leur contamination au TBT.
Les sédiments seraient déposés au sud-est du parc, donc à un endroit fort éloigné du point de la dune nécessitant un renforcement, et qui nous semble correspondre à la zone, actuellement plantée d'ajoncs, de fougères et de prunelliers qui nous a été présentée comme devant être laissée dans un état naturel (lande), en continuité avec les terrains (dune) gérés par le Conseil Général. Une zone appartenant au Département et considérée comme un "espace naturel sensible" dans le SCoT !
Quelle est la position de la Mairie sur ce point ?
Réponse de Laurent Labeyrie
La commune a exprimé au conseil général notre sentiment qu'il n'était pas question de déplacer le problème de gestion des vases contaminées en affectant notre environnement terrestre fragile. La zone testée à titre d'hypothèse par le syndicat mixte des ports s'est révélé être (sondages réalisés à ma demande) de la dune grise protégée natura 2000. Je vois mal comment ils pourraient poursuivre leur projet dans ces conditions. D'autres hypothèses sont en cours d'étude.
La commune est par contre effectivement demandeuse de sédiment côtier non contaminé pour l'arrière-dune à l'ouest.


13) Le déroulement des travaux
Les travaux de réaménagement du parc vont s'étaler sur plusieurs années et nécessiter d'importants mouvements de terre (plusieurs milliers de m3) et d'arbres (plusieurs centaines). Les usagers du parc s'inquiètent de la gène et des dégradations que ces gros travaux vont occasionner.
Pouvez-vous nous en donner un calendrier détaillé ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Prévu actuellement : défrichage et gros mouvements de terrain : novembre décembre 2011, plantations janvier février 2012

Quelles zones du parc seront interdites aux usagers pendant quelles périodes ?
Réponse de Laurent Labeyrie
la zone nord autour des noues, même période

Quel chemin vont emprunter les camions chargés de terre ou d'arbres ?
Réponse de Laurent Labeyrie
en principe aucun matériel n'est exporté du parc, sauf l'excès des souches et les pins qui seraient évacués par la route Est. Tout le reste sera broyé et transformé en litière sur place (utilisation locale pour enrichir les sols plantés du parc)

Où seront placés les tas de terre végétale extraite lors du reprofilage des noues ?
Réponse de Laurent Labeyrie
l'essentiel sera réutilisé sur place pour le reprofilage


14) L'aspect économique
La municipalité d'Arzon va consacrer d'importants moyens financiers au projet de réaménagement du parc ; nous comprenons 1,2 à 1,7 millions d'euros, dont 400 à 500 000 euros pour la première phase (partie nord).
Réponse de Laurent Labeyrie
Seul la phase 1 est votée pour l'instant (environ 450 k€ y compris le poneyclub).

- Pouvez-vous préciser ces montants et nous faire le point sur les subventions demandées et obtenues ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Montants en cours de négociation finale (procédure appel d'offres). Subvention déja obtenue : 300 000 € Ecofaur (Conseil Régional Bretagne) au titre de l'ensemble du projet, pour sa valeur exemplaire en remédiation de site

- Une fois les travaux effectués, il faudra encore payer des charges d'exploitation. L'entretien sera probablement sensiblement plus coûteux qu'aujourd'hui (plantes plus fragiles, entretien des pompes et panneaux solaires, faucardage périodique des plantes bioépuratrices, arrachage régulier des baccharis et Phallopia...). En outre, le projet prévoit le maintien en permanence d'un gardien dans le parc.
Pouvez-vous nous indiquer le surcoût annuel lié au fonctionnement du parc que devra supporter la mairie ?
Réponse de Laurent Labeyrie
Le choix des plantes a été basé sur leur équilibre compte tenu des contraintes environnementales. L'entretien sera à cout réduit (plus de tonte de gazon, sauf zones très limitées...). Il a été effectivement demandé un poste de gardien chargé du petit entretien, de l'animation éducation et du suivi (et mise en valeur) végétal : c'est la seule augmentation prévue des frais de gestion. Mais la décision n'a pas encore été prise d'ouvrir ce poste. Elle sera liée à la discussion du budget 2012, comme pour la seconde phase du projet.


15) Les documents techniques
A plusieurs reprises, nous vous avons signifié notre souhait de consulter les documents techniques liés au projet et notamment les études réalisées par des cabinets extérieurs pour le compte de la Mairie (plan topographique du parc, étude hydraulique du bassin versant, étude des risques de submersion et mesures envisagées, étude technique concernant la bioremédiation, analyses bactériologiques et physicochimiques des eaux du parc du Fogeo, mise à jour des cartes présentant le projet, étude d’impact, étude des règles environnementales pouvant affecter le projet, études réalisées par les cabinets Chauveau-TBM, Reeb, Bouffort, Géo Bretagne Sud, EADM, recommandations de l'ODEM, slides présentées le 15 avril, résultats des carottages sur le parc, et tout autre document pertinent sur le sujet...).
Vous nous avez indiqué votre accord de principe, mais nous n'avons toujours pas pu les examiner.
Merci de nous préciser les modalités de consultation de ces documents.
Réponse de Laurent Labeyrie
Prendre RV avec moi en mairie (en particulier pendant ma permanence le lundi matin)
[ voir compte rendu de réunion du 5 juillet et accéder aux documents techniques (cliquez) ]


Attention, comme déjà mentionné, les questions et remarques ci-dessus ne sont pas forcément représentatives de l'avis de la majorité des usagers.
Certains ne manifestent en effet aucune interrogation ou inquiétude. Il est par exemple probable que la majorité des riverains habitant au nord du parc sont ravis de l'abattage des grands arbres qui leur masquent la vue sur mer. Ceux qui habitent Port la Lande ne sont pas moins ravis de voir les risques de submersion pris en compte !
Les travaux réalisés pour l'élaboration de ce projet sont d'ailleurs d'une grande qualité et le parc aura probablement fière allure après la phase de travaux et une fois que les nouveaux arbres auront atteint leur taille adulte.

D'avance merci de vos réponses qui, nous n'en doutons pas, permettront de rassurer tous les Amis du Parc du Fogeo, et d'aborder sereinement la phase des grands travaux. N'hésitez pas à ajouter toute précision qui vous semblerait utile sur le projet !

Bien cordialement,

les "Amis du Parc du Fogeo", le 9 juin 2011,

http://fogeo.free.fr




>>>> Donnez votre avis sur le projet (cliquez-ici).